julie morel :: concept

CENTRE D’ART CONTEMPORAIN.



PRINCIPE D’INSTALLATION.
Le projet s’installe en contrebas du terrain du plan des 4 Seigneurs, présentant des caractéristiques fortes. Les allées d’arbres, la présence de murets en pierre orientent le projet par leur forte géométrisation, tout en permettant de lui faire bénéficier de l’accès par le chemin déjà présent et du parking. L’analyse du site s’est révélée être le point de départ de l’organisation formelle, dont le maître mot est linéarité : linéarité du chemin, des allées, du terrain par ses courbes de niveau. Le projet, en accord avec le milieu dans lequel il s’implante, s’inscrit donc dans cette linéarité.

ORGANISATION FORMELLE.
Le volume fini propose une possible lecture du processus de sa mise en œuvre. Le projet se propose de mettre en valeur une composition planaire de la matière. Il a alors s’agit de travailler le volume à partir d’un seul élément planaire (comme une feuille de papier), qui à d’abord été plié, découpé, compressé, puis emboîté et étiré. L’organisation formelle du projet est donc une organisation qui se lit, et la simplicité de sa traduction par des mots (plier, découper, emboîter, étirer) révèle la simplicité de sa conception, l’architecture ne devant entrer en concurrence avec l’œuvre. Mais sans entrer en concurrence, la forme ici se traite à la manière d’une sculpture, dans le processus de travail d’une seule matière qu’il s’agit de transformer.

ORGANISATION SPATIALE.
L’organisation formelle conditionne fortement l’organisation spatiale : elle détermine d’elle-même les ouvertures et met en relative autonomie quatre volumes, qui vont chacun abriter une fonction particulière (accueil, galerie, rangement, musique). L’organisation spatiale se lit ainsi aisément en plan (y compris en plan de toiture), mais également en élévation, les différentes hauteurs des volumes permettant une lecture de la hiérarchisation des fonctions. La galerie cependant s’étend sur deux volumes, de manière à dynamiser la salle principale tout en proposant un espace de transition entre l’accueil et la salle d’exposition, entre le monde du dehors, et le monde du dedans, celui de l’artiste.

PRINCIPE CONSTRUCTIF.
Le principal enjeu constructif s’est révélé être la mise en évidence du pli. L’organisation formelle tend à nier les caractéristiques du matériau employé à sa réalisation, en travaillant la matière comme s’il s’agissait d’un matériau facilement malléable, comme une simple feuille de papier. Le pli s’exprime alors à l’aide d’un parement pierre posé sur dalle béton, qui permet de donner l’illusion de la continuité de matière, qui se trouve elle-même renforcée par la correspondance du calepinage entre mur et toiture. Le toit est alors ici traité comme un mur, et prend une importance tout aussi consistante. Les différents volumes, ou les différentes parties constitutives du tout, se trouvent fortement reliés entre eux par leur emboîtement en désobéissance : chaque volume vient ainsi en supporter un autre.

PRINCIPE VISUEL.
A l’extérieur du bâtiment, le travail sur le pli, qui est, comme dit précédemment, un travail sur le plan, va trouver son expression par des façades lisses, une mise en valeur du matériau pierre mais non du module pierre (qui pourrait par exemple trouver son expression dans un traitement particulier des joints, des retraits etc…). Dans la mise en rapport avec l’organisation formelle, l’action « plier » se lit transversalement alors que l’action « emboîter » se lit longitudinalement, et ce tout aussi bien en coupe qu’en élévation. Le pli va visuellement former équerre, à la fois par la matière (pli de la pierre) et par le vide généré par l’emboîtement (pli du vitrage). A l’intérieur du bâtiment, les emboîtements de volumes créent des casquettes permettant de maîtriser les entrées de soleil. Il y a donc là une recherche d’éclairage naturel et d’ambiances lumineuses, qui rendent le lieu agréable, mais qui surtout permettent de rendre compte du rythme et du découpage des volumes. L’inclinaison des murs a pour but de dégager des vues vers les éléments caractéristiques du site, d’ouvrir le bâtiment vers l’extérieur, et ainsi de rompre avec la traditionnelle conception de la boîte blanche, fermée sur ses œuvres. Les perspectives visuelles agissent comme des respirations dans le temps de visite, tout en inscrivant l’espace muséal dans une thématique de communication : intérieur / extérieur, architecture / art / musique, mais aussi art / nature (référence ici au Land Art de Robert Smithson) et surtout art / société.

BACK
µwiki v.20061118 | modif : 11/01/07 10:41 | thème : africa | ident : anonyme | IP : 3.149.27.97 | cpu : 22 ms